Petit pectoral : douleurs et trigger points

Le petit pectoral est le petit muscle pectoral. En cas de tensions ou d’existence de trigger points, il peut déclencher des douleurs dans la poitrine, les épaules et sur toute la face interne du bras.

Cependant, vous pouvez maîtriser ces douleurs par un automassage.

À condition bien entendu que vos douleurs soient d’origine musculaire, ce qui est le cas la plupart du temps.

Pour le massage, vous avez seulement besoin de vos mains et éventuellement d’une balle de massage.

1. Zones de douleur, symptômes et diagnostics différentiels

1.1 Zones de douleur

En cas de fortes tensions, le muscle réagit à la pression, la plupart du temps avec une douleur locale à l’endroit concerné.

Les trigger points peuvent irradier les douleurs dans la poitrine, les épaules et la face interne du bras.

Si les trigger points sont très actifs, les douleurs peuvent même rayonner jusqu’aux 3e à 5e doigt.

Plus le rouge est foncé sur l’image ci-dessous, plus il est probable que vous sentiez des douleurs dans la zone concernée, si des trigger points existent dans le pectoral et sont actifs.

1.2 Symptômes et troubles

Les tensions et les trigger points dans ce muscle peuvent avoir pour conséquence de ne plus être capable de lever le bras vers l’arrière, comme lorsque vous enfilez une veste par exemple.

1.3 Les diagnostics différentiels

Les douleurs qui sont déclenchées par les trigger points du petit pectoral sont similaires à celles des diagnostics suivants et peuvent prêter à confusion.

Cela signifie qu’elles peuvent être facilement confondues avec des trigger points et inversement.

Les zones de douleur du muscle et l’éventuel pincement du nerf médian du bras/nervus medianus et de l’artère axillaire /arteria axillaris du petit pectoral, lorsque ce dernier est très contracté, en sont responsables.

Ces deux structures passent en effet directement sous le processus coracoïde, l’origine du muscle.

  • Radiculopathie C7 et C8
  • Inflammation du tendon supraépineux
  • Inflammation du long tendon du biceps
  • Épicondylite médiale/golf elbow
  • Épicondylite latérale/tennis elbow

De plus, des dysfonctionnements articulaires (« problèmes articulaires ») peuvent survenir. Ils s’accompagnent d’une élévation de la 3e à la5e côte.

La raison en est que votre pectoral est attaché à celles-ci et transmet une tension excessive directement à ces côtes.

2. Petit pectoral : origine, approche et innervation

En termes simples, votre petit pectoral s’étire de votre 3e à votre 5e côte à l’avant de votre épaule.

Désignations

Origine

  • 3e à 5e côte

Insertion

  • Processus coracoideus de l’omoplate

Innervation

  • Le muscle est innervé des nerfs pectoraux médian et latéral des segments C6 à Th1.

Les trigger points

  • naissent avant tout dans les zones marquées d’un X.

3. Petit pectoral : fonction

Le pectoral tire votre omoplate vers l’avant, le bas et l’intérieur.

De cette manière, il vous aide à baisser le bras élevé ou à maintenir l’omoplate en position et à la stabiliser contre la pression d’en bas et de devant.

Les exemples de ce travail de stabilisation sont…

  • la marche avec des béquilles
  • le creusement du sol avec une pelle
  • les pompes ou les dips

De plus, il soutient l’aspiration exagérée en soulevant la 3e jusqu’à la 5e côte.

4. Sollicitation excessive et formation de trigger points dans le petit pectoral

Je souhaiterais ici faire la différence entre une surcharge active et passive du muscle. Les deux peuvent conduire à des tensions et à des trigger points.

Surcharge passive

En cas de surcharge passive, le muscle est la plupart du temps maintenu dans une position rapprochée, c’est-à-dire raccourcie et ce, pendant un long moment.

Cette durée est aussi le point déterminant l’apparition des problèmes.

  • Le problème le plus fréquent serait ici encore le travail de bureau qui, dans la plupart des cas, s’accompagne d’une rotation interne de l’épaule et d’un dos rond, ce qui raccourcit les fibres du petit pectoral.
  • Une faiblesse de la partie inférieure du trapèze qui permet à l’omoplate de bouger trop fortement vers l’avant, peut conduire à un rapprochement permanent des fibres musculaires du petit pectoral.

Petite parenthèse :

Je souhaiterais mentionner que le problème des omoplates écartées peut éventuellement être causé par le petit pectoral et son grand frère, le grand pectoral.

En effet, si ces deux muscles sont contractés, ils tournent l’épaule vers l’intérieur et ainsi l’omoplate vers l’extérieur, ce qui conduit à une charge de traction des muscles permanente, qui la tire en effet vers l’intérieur, par ex. le trapèze.

Le résultat est un trapèze « blessé » et un système nerveux irrité, ce qui « paralyse » le muscle (=> pseudo faiblesse musculaire) pour ne pas devoir en permanence travailler contre la tension des muscles pectoraux.

Comme vous pouvez le voir, on peut très vite se perdre dans les détails et se poser la question de la poule ou de l’œuf : « Lequel des deux était là en premier ? »

Vous ne devez toutefois pas vous laisser perturber par cela.

Dans la plupart des cas : « La normalisation de la tension musculaire et le travail sur les trigger points s’effectuent avant le renforcement. »

Surcharge active

Une surcharge active survient la plupart du temps pendant le sport et en cas de blessure, surtout en cas de « mouvements de pression ».

En général, les problèmes surviennent lorsque le muscle n’est pas habitué à la charge et lorsqu’on ne lui donne pas suffisamment de temps pour s’adapter, ou lorsqu’aucune activité compensatrice n’a lieu.

  • Marcher avec des béquilles
  • Dips
  • Pompes
  • Développés-couchés

5. Petit pectoral : palpation

Dans la mesure où le muscle est couvert par son grand frère, le grand pectoral, vous n’avez en effet aucune chance, en tant que novice, de le trouver en tâtonnant.

Cela ne fait rien, étant donné que je vous montre dans la prochaine partie, où et comment vous devez placer vos mains autour du muscle pour travailler.

6. Petit pectoral : automassage

Pour masser le petit pectoral, utilisez dans le meilleur des cas, la technique des doigts, des massages précis avec le Trigger Fairy ou une balle de massage.

6.1 Technique des doigts

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Touchez le processus coracoïde en tâtonnant avec votre main opposée.

Vous pouvez sentir la grosseur osseuse à l’avant de votre épaule.

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Cherchez directement des points douloureux sur la diagonale, 5 à 8 centimètres en dessous, tout en appuyant avec vos doigts sur le tissu musculaire qui s’y trouve.

Masser chaque point douloureux via 5 à 10 massages très lents et courts et concentrez-vous toujours sur la zone la plus sensible.

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De plus, je souhaiterais vivement vous conseiller de soutenir la main qui masse avec votre main libre pour ménager vos doigts.

Si vous avez le sentiment de devoir exercer plus de pression sur le muscle, je vous recommande alors une balle de massage ou le Trigger Fairy

6.2 Massage avec une balle de massage

Bien entendu, vous travaillez ici la même zone, sur laquelle vous faites rouler une balle de massage ou bien vous bougez votre épaule.

Placez la balle sur le muscle et appuyez-vous contre un mur.

  • Cherchez à présent le muscle par des mouvements de roulement, comme décrit dans le point précédent, et, le cas échéant, massez les points douloureux.
  • Expérimentez avec des mouvements de bas en haut (cela correspond à peu près à l’orientation des fibres du muscle) et des mouvements transversaux et vérifiez la palpation qui vous convient le mieux ; plus important encore, ce qui donne les meilleurs résultats.
  • L’inconvénient de cette technique est qu’elle n’est pas aussi confortable à réaliser que le massage avec les doigts. Elle est plus douce.

Alternativement aux mouvements de roulement, vous pouvez réaliser la technique de pression et mouvement

  • Ici, vous ne faites pas rouler la balle mais vous bougez votre épaule en levant votre coude.

Mouvements de roulement et technique de pression et mouvement

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Mouvements de roulement

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Technique de pression et mouvement

6.3 Massage avec le Trigger Fairy

Grâce au Trigger Fairy, vous pouvez vous masser confortablement en position assise, travailler précisément et accéder aux fibres profondes du muscle.

De courts massages et la technique de pression et mouvement fonctionnent surtout très bien.

  • Placez le Trigger Fairy sur le petit pectoral.
  • Pour réaliser des mouvements de massage précis, tenez le Fairy des deux mains, exercer une pression et passez sur les tensions douloureuses.
  • Déplacez ici seulement la peau. Ne pas effleurer la peau car cela n’est pas très efficace.
  • Pour réaliser la technique de pression et mouvement, tenez le Fairy à une main.
  • Exercez une pression, cherchez les trigger points et levez votre coude à plusieurs reprises.

Massages précis et technique de pression et mouvement avec le Trigger Fairy

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Massages précis

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Technique de pression et mouvement

Littérature

  • Calais-German, Blandine. Anatomy of Movement. Seattle: Eastland Press, 1993. Print
  • Davies, Clair, and Davies, Amber. The Trigger Point Workbook: Your Self-Treatment Guide For Pain Relief. Oakland: New Harbinger Publications, Inc., Print
  • Simons, David G., Lois S. Simons, and Janet G. Travell. Travell & Simons’ Myofascial Pain and Dysfunction: The Trigger Point Manual. Baltimore, MD: Williams & Wilkins, 1999. Print.
  • Schünke, Michael., Schulte, Erik, and Schumacher, Udo. Prometheus: Lernatlas der Anatomie. Stuttgart/New York: Georg Thieme Verlag, 2007. Print